L’embargo mondial sur les armes ne concerne pas la police haïtienne, selon la résolution 2752 de l’ONU
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité, le vendredi 18 octobre 2024, la résolution 2752, qui clarifie que l’embargo mondial sur les armes ne concerne pas les forces de l’ordre haïtiennes, mais vise spécifiquement les gangs armés. Selon la résolution, les autorités haïtiennes, y compris la Police Nationale d’Haïti (PNH) et les Forces Armées d’Haïti (FAd’H), pourront continuer à recevoir des armes et équipements militaires pour assurer la sécurité du pays. Cette décision, selon les membres du Conseil, vise à freiner la montée en puissance des groupes criminels qui paralysent le pays.
Le texte stipule que les États membres de l’ONU doivent prendre des mesures pour empêcher tout transfert d’armes aux gangs, que ce soit de manière directe ou indirecte. Il est précisé que l’interdiction de fournir des armes aux forces de l’ordre haïtiennes ne s’applique pas, contrairement à certaines interprétations erronées. La résolution soutient également la mission multinationale, qui participe à la lutte contre l’insécurité en Haïti. Des experts notent que ce renforcement de l’embargo ciblé vise à couper l’approvisionnement en armes des groupes criminels qui, depuis plusieurs années, se procurent illégalement des équipements paramilitaires.
La résolution 2752 prolonge également pour une année supplémentaire le mandat du comité d’experts chargé de surveiller l’application des sanctions prises contre Haïti. Depuis octobre 2022, ce comité observe des mesures telles que l’interdiction de voyage et le gel des avoirs, qui visent notamment des chefs de gangs comme Jimmy Chérizier, alias “Barbecue”. Selon des observateurs internationaux, la communauté internationale espère, à travers cette résolution, renforcer la capacité des institutions haïtiennes à rétablir l’ordre et endiguer la violence alimentée par les armes illégales.