Haïti sous tension : un premier trimestre meurtrier selon le RNDDH
Haïti traverse une période sombre et meurtrière, comme le révèle le dernier rapport d’enquête publié par le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) ce mercredi. Ce document de 26 pages dresse un tableau alarmant de la situation des droits de l’homme dans le pays, qualifiée de “catastrophique”.
Entre janvier et mars 2024, au moins 208 personnes ont perdu la vie et 158 autres ont été blessées par balles, selon les conclusions du RNDDH. Parmi les victimes, on compte 13 policiers, dont 6 ont été tués lors d’une attaque armée perpétrée par le gang de Canaan contre le Sous-Commissariat de Bon-Repos, dans la Commune de Croix-des-Bouquets.
Outre les décès et les blessures par balles, le rapport met en lumière la recrudescence des enlèvements suivis de séquestrations contre rançons. Au moins 48 cas ont été recensés au cours du premier trimestre de l’année en cours.
Par ailleurs, le RNDDH souligne les cas de violences sexuelles, avec 64 plaintes de victimes de viols reçues par l’organisation féministe “Nègès Mawon” et le RNDDH. Ces violences incluent des viols collectifs lors d’attaques armées, ainsi que des agressions commises par des conjoints ou des proches.
Les journalistes ne sont pas épargnés, avec au moins 8 cas de brutalités policières rapportés. Parmi eux, Jean Jean Marc, qui a été blessé à l’œil par une bonbonne de gaz lacrymogène lancée par un policier alors qu’il couvrait une manifestation anti-gouvernementale à Delmas.
Face à cette escalade de violence, le RNDDH appelle au limogeage du Directeur Général a.i de la Police Nationale d’Haïti, Frantz Elbé, pour incompétence manifeste. Il enjoint également les autorités à prendre des mesures urgentes pour rétablir la sécurité dans le pays.