Le chef de gang haïtien Germine Joly nie toute implication dans l’enlèvement des 16 missionnaires américains
Washington, 15 mai 2025 — Devant un tribunal fédéral de Washington, Germine Joly, alias “Yonyon”, figure centrale du gang haïtien 400 Mawozo, a nié toute implication dans l’enlèvement de 16 missionnaires américains et d’un ressortissant canadien en 2021. Incarcéré en Haïti au moment des faits, Joly a pourtant été accusé d’avoir orchestré des activités criminelles majeures depuis sa cellule, notamment le trafic d’armes et des enlèvements contre rançon.
Vêtu d’un costume noir, cravate et lunettes, Joly a affirmé à la barre qu’il n’était ni membre ni fondateur du gang 400 Mawozo, responsable de l’enlèvement des missionnaires liés à l’organisation Ohio-based Christian Aid Ministries. Ces derniers avaient été kidnappés sous la menace d’armes à feu alors qu’ils rentraient d’une visite dans un orphelinat à la périphérie de Port-au-Prince.
Si certains otages ont été libérés après quelques jours, la majorité a passé près de deux mois en captivité. Leur libération aurait été maquillée en évasion par le gang, selon les autorités américaines, afin de masquer le versement d’une rançon servant, entre autres, à l’achat d’armes.
Déjà condamné en 2024 à 35 ans de prison aux États-Unis après avoir plaidé coupable dans une affaire de trafic d’armes et de blanchiment d’argent, Joly fait aujourd’hui face à 16 chefs d’accusation pour enlèvement. Les procureurs affirment que les armes achetées en Floride grâce aux rançons étaient utilisées pour alimenter les exactions du 400 Mawozo : extorsions, assassinats, kidnappings.
À la barre, Joly a reconnu avoir vendu des armes au gang, mais a nié toute implication dans sa structure criminelle. Il a précisé que certains membres du groupe, comme son cousin Joseph Wilson alias “Lanmò Sanjou” — actuel chef de 400 Mawozo et recherché par le FBI —, étaient effectivement liés aux enlèvements.
Face aux dénégations de Joly et à la présentation de textos l’incriminant dans le trafic d’armes, les procureurs ont décidé de repousser leurs plaidoiries finales afin de présenter un témoin supplémentaire. La fin du procès est désormais prévue pour jeudi.
