Le Conseil Présidentiel de Transition salue la décision américaine de classer des gangs armés comme organisations terroristes

Port-au-Prince, 5 mai 2025 — Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), présidé par l’économiste Fritz Jean, a salué ce dimanche la décision des États-Unis d’inscrire plusieurs gangs haïtiens sur la liste des organisations terroristes étrangères (FTO). Dans un communiqué officiel publié le 4 mai, le CPT qualifie cette initiative de « tournant stratégique » dans la lutte contre l’insécurité croissante qui ravage le pays.
Selon l’organe présidentiel, Haïti est devenu un terrain d’opérations pour des réseaux criminels aux ramifications transnationales. Ces groupes armés, opérant souvent avec la complicité d’acteurs économiques et politiques, seraient impliqués dans des activités illicites majeures, telles que le trafic d’armes, de stupéfiants, d’organes humains, le blanchiment d’argent et autres formes de criminalité organisée.

Dans cette perspective, le CPT affirme avoir adopté un budget spécial destiné à renforcer les moyens de l’État contre ces structures criminelles. Il en appelle également à une action judiciaire ferme, exhortant le Premier ministre à mandater le ministre de la Justice pour engager des poursuites contre les individus déjà sanctionnés par des États étrangers pour leur soutien présumé aux gangs.
La reconnaissance de ces groupes comme entités terroristes ouvre la voie à un arsenal de sanctions internationales : gel des avoirs financiers, interdictions de voyager, surveillance accrue des communications et poursuites pénales contre tout soutien logistique ou financier. Le CPT insiste sur la nécessité de s’aligner sur ces standards internationaux pour éviter d’éventuelles représailles diplomatiques ou économiques contre Haïti elle-même.

Mais cette posture soulève de nombreuses interrogations. Le CPT a-t-il consulté des experts juridiques sur les implications concrètes du Patriot Act américain ? Les neuf membres du conseil mesurent-ils pleinement les conséquences d’un tel alignement, notamment en matière de souveraineté nationale et de coopération judiciaire internationale ?
En dépit de ces incertitudes, le Conseil affirme que cette décision représente une étape incontournable vers la restauration de l’ordre républicain. Il la considère comme un prérequis fondamental à l’organisation d’élections libres et crédibles, ainsi qu’à la refondation d’un État de droit, dans un pays où l’impunité et la violence ont remplacé les institutions légitimes.
Le CPT se dit enfin disposé à collaborer avec tous les États souhaitant accompagner Haïti dans cette nouvelle phase de lutte contre le terrorisme et le crime organisé, tout en appelant à une mobilisation internationale ferme et sans équivoque.