Pourquoi les papes changent de nom : le choix de Léon XIV, un hommage à la modernité sociale et à l’héritage de Léon XIII
Quelques heures après son élection, le cardinal américain Robert Francis Prevost a pris le nom de Léon XIV, devenant ainsi le 267ᵉ pape de l’histoire de l’Église catholique. Ce choix n’est pas anodin : il s’inscrit dans la continuité du pape Léon XIII (1878-1903), figure marquante de la réconciliation entre l’Église et la modernité sociale de son époque.
Comme ses prédécesseurs, le nouveau pape aurait pu s’identifier à un saint ou rendre hommage au pape François ou à un pontife ancien. À titre d’exemple, François avait choisi saint François d’Assise pour souligner sa priorité envers les pauvres et la protection de la Création. D’autres, comme Jean-Paul II, avaient souhaité honorer leurs prédécesseurs directs. Benoît XVI, lui, s’était tourné vers Benoît XV, pape de la paix pendant la Première Guerre mondiale, pour souligner son engagement pour la réconciliation.
En choisissant Léon XIV, Robert Prevost semble vouloir puiser dans l’héritage de Léon XIII, auteur de l’encyclique Rerum novarum (1891), texte fondateur de la doctrine sociale de l’Église. Ce pape avait vigoureusement dénoncé les abus du capitalisme tout en critiquant le socialisme, défendant une juste rémunération et des conditions de travail dignes pour les ouvriers.
Léon XIII était également un fervent défenseur de la science et de la raison, dans un esprit d’ouverture aux avancées intellectuelles de son époque. Ce positionnement résonne fortement aujourd’hui, dans un contexte de méfiance croissante envers la science, notamment aux États-Unis, pays natal du nouveau souverain pontife.
Dans son premier discours, Léon XIV a d’ailleurs salué l’œuvre de François, en reprenant son langage sur les ponts à bâtir entre les peuples, et en soulignant la nécessité d’un dialogue avec le monde contemporain. Tous ces éléments laissent entrevoir une papauté orientée vers la justice sociale, la raison, et une Église ouverte aux défis du XXIᵉ siècle.
