Rien n’est mieux qu’un proverbe Arabe pour saisir que la vie n’est pas n’importe quel verbe. “Houte yakoul… Klil el jehd imout” ! Je vous le traduis au 1er degré : “les poissons sont avalés par les poissons, les plus petits par les plus grands” Bien on peut faire avaler ça à n’importe qui sous le couvert de sélection naturelle. Les plus gros survivront et les plus petits périront, et aucune culture n’est jamais parvenue à changer la nature.
Donc les civilisations n’ont rien fait d’autre qu’essayer de contenir ces pulsions de vie ou de mort en les régulant, mais sans jamais parvenir à les reléguer. “Houte yakoul hout ” je vous le traduit au 2ème degré: “c’est la guerre de tous contre tous” les plus forts seront vainqueurs, les plusieurs faibles vaincus. Ce qui revient à dire que notre état naturel c’est la guerre de tous contre tous, du frère contre son frère, donc de la jungle on n’en sort pas c’est ça la loi.
C’est la force qui fera toujours la différence, les bourses ou la vie? C’est même pas toi qui choisis ce sont les gênes mon capitaine. “Houte yakoul houte…klil jehd imout” Je vous le traduis au 3ème degré: ” la vie est une lutte à mort ” pour la vie contre la mort agone agonie, et ce sont toujours les plus forts qui s’en sortent, attention j’ai pas dit les meilleurs, j’ai dit les plus aptes à l’emporter. Par la force ou la fortune, et pas la peine de remuer la queue la chance est exclusivement réservée aux puissants. Aux grandes puissances.
“Houte yakoul houte…klil el jehd imout ” je traduis au 4ème degré: “vivre c’est se faire violence les uns les autres ” y a qu’une issue: la libre concurrence. Donc c’est ainsi qu’on nous a transmis le virus du capitalisme sage ou sauvage sous prétexte que l’antagonisme est dans les gênes, il faut se battre, il faut s’affronter, il faut s’entre déchirer risquer sa vie et à n’importe quel prix, ceux qui ne risqueront rien ils n’auront rien, rien que les yeux pour pleurer.
“Houte yakoul houte… klil el jehd imout” je vous le traduis au 5ème degré: tout est forces et rapport de forces” c’est la raison pour laquelle il faut tout faire pour empêcher les forts de défoncer les faibles, et faire quoi? Et bien c’est la question que se pose et se repose toute civilisation: Trouver la bonne formule pour nous faire avaler la pilule de l’inégalité des chances, alors ça s’appelle: Régulation, Redistribution, Courbe de réajustement… Sans oublier bien sûr le plan social la maladive discrimination positive, révision a la baisse puisqu’on rabaisse les forts sans jamais parvenir à rehausser ou à renforcer les faibles, combat toujours perdu d’avance.
“Houte yakoul houte…klil el jehd imout ” je traduis au 6ème degré: “l’homme est un poisson pour l’homme, c’est-à-dire une proie facile docile ou débile, l0i faut se dépêcher pour le pêcher ce fish sinon d’autres s’en chageront. Le premier qui tire il s’en tire, et si vous voulez pas vous faire tirer et bien vous savez ce qui vous reste à faire, à tirer dans le tas comme dans les jeux vidéo, il faut descendre le maximum d’adversaires si vous voulez fêter votre prochain anniversaire. “Houte yakoul houte… klil el imout” je vous le traduis au 7ème degré et je le décline religieusement: “tout le monde bouffe tout le monde” si on fait pas d’éffort sur le chemin du bien, du divin.
Alors pour ceux qui se posaient la question de savoir à quoi ça sert Dieu? Et bien justement à nous retirer des griffes de la nature et à nous elever au dessus de notre réalité matérielle et conflictuelle c’est l’idéal, qui se moque du réel. Et ce n’est pas Dieu qui vient vers toi c’est à toi d’aller vers lui… C’est pas à lui de descendre c’est à toi de monter. Le Djihad c’est le grand écart avec cet homme qui pisse qui chie et qui baise dans ton lit, donc on peut le traduire par l’effort que l’on fait pour s’élever et toucher du doigt l’absolu.
Mais l’Arabe le plus aviser vous dira que c’est pas gagné car ce combat est à mener surtout contre soi-même et personne d’autre. Parce que le Djihad n’est pas une guerre sainte, aucune guerre ne l’est, mais une guerre saine. Une guerre saine de chacun contre soi-même. C’est-à-dire un exercice mental et pour venir à bout de nous-mêmes à travers une remise en cause radicale de nos habitudes. Remise en cause de chacun en tant qu’être vivant, en tant qu’agent moral, en tant que citoyen, en tant que croyant solitaire mais solidaire pour accéder enfin à soi-même, à sa légende personnelle.
En ayant toujours l’œil fixé sur quelque chose de plus grand, de plus haut de plus profond que soit: Dieu. La justice, ou tout simplement le ciel étoilé. Donc conclusion: tu n’est pas un poisson, je ne suis pas un hameçon, et ce n’est certainement pas aux pécheurs de nous faire la leçon !