Régulariser plutôt qu’expulser : l’appel de l’industrie dominicaine en faveur des migrants haïtiens

Le président de l’Association des industries de la République dominicaine (AIRD), Julio Brache, a exprimé son opposition aux déportations massives de migrants haïtiens, affirmant que ces expulsions nuisent gravement à plusieurs secteurs productifs du pays. Il plaide pour une politique migratoire plus pragmatique, fondée sur la régularisation de la main-d’œuvre haïtienne.
Julio Brache propose l’introduction d’un système d’identification biométrique incluant empreintes digitales et photographies permettant la délivrance de permis de travail. Cette mesure viserait à faciliter une migration de travail légale et encadrée, dans laquelle les migrants haïtiens pourraient franchir la frontière pour travailler, puis retourner dans leur pays.

Selon lui, des secteurs essentiels comme la construction et l’agroalimentaire souffrent durement du manque de main-d’œuvre, notamment dans les régions agricoles où la cueillette des produits se fait désormais au ralenti.
L’AIRD, qui regroupe plus de 200 entreprises de 23 sous-secteurs industriels, défend une approche économique de la migration. Les domaines concernés vont de l’alimentation aux plastiques, en passant par l’énergie, le textile, le ciment et les mines, tous directement touchés par la rareté de travailleurs disponibles.

Depuis 2016, la Direction générale des migrations (DGM) rapporte l’expulsion de plus d’un million de migrants haïtiens en situation irrégulière. Pour la seule année 2025, 114 884 personnes ont déjà été reconduites à la frontière. Le rythme s’est intensifié depuis octobre 2024, date à laquelle le président dominicain a ordonné le renvoi hebdomadaire de 10 000 ressortissants haïtiens.