Dennis B. Hankins: Les gangs « Viv Ansanm » et « Gran Grif » désormais dans le viseur du FBI et de la DEA
Port-au-Prince, 5 mai 2025– Le Département d’État américain a officiellement désigné les gangs haïtiens « Viv Ansanm » et « Gran Grif » comme organisations terroristes étrangères, marquant un tournant décisif dans la stratégie internationale contre l’insécurité en Haïti. Cette décision, saluée comme une « étape importante » par l’ambassadeur des États-Unis en Haïti, Dennis B. Hankins, vise à bloquer l’accès de ces groupes à des ressources vitales telles que les armes, les munitions, les fonds illicites et le soutien logistique.
Dans une interview accordée à plusieurs médias, dont Le Nouvelliste, le diplomate a expliqué que cette désignation ouvre la voie à une intervention renforcée des agences américaines, notamment le FBI et la DEA. Désormais, toute personne ou entité – qu’elle soit américaine ou résidente aux États-Unis – qui fournirait un appui à ces gangs pourrait faire face à des poursuites pénales fédérales pour soutien à une organisation terroriste.
Selon l’ambassadeur Hankins, les conséquences juridiques sont immédiates : « L’exportation d’armes ou de munitions vers ces groupes ne sera plus considérée comme une simple infraction aux règles douanières, mais comme un acte de soutien au terrorisme», a-t-il averti. Cette mesure vise directement le trafic d’armes en provenance des États-Unis, qui alimente largement l’arsenal des gangs en Haïti.
La désignation concerne également le blanchiment d’argent, la confiscation des biens sur le territoire américain, et les sanctions liées à l’immigration et aux visas. Le Département de la Justice prévoit dans les prochaines semaines l’ouverture d’enquêtes majeures contre les individus soupçonnés de collaboration avec ces groupes armés, tant en Haïti qu’à l’étranger.
« Ces gangs représentent une menace directe pour la sécurité d’Haïti, mais aussi pour celle des États-Unis et de la région caribéenne », a souligné l’ambassadeur Hankins. Il estime que la mesure contribuera à renforcer la sécurité collective et à limiter l’expansion de ces réseaux criminels transnationaux.
Interrogé sur la possibilité d’une intervention militaire américaine pour soutenir la lutte contre les gangs en Haïti, Dennis B. Hankins a été clair : « La réponse pratique, c’est non ». En revanche, l’engagement judiciaire, diplomatique et financier des États-Unis sera renforcé dans le cadre de cette nouvelle doctrine antiterroriste appliquée aux groupes criminels haïtiens.
Bien que la situation ne soit pas encore comparable à celle des Houthis au Yémen, régulièrement visés par des frappes américaines, la désignation des gangs haïtiens comme terroristes constitue un précédent historique et impose désormais aux alliés d’Haïti un devoir accru de vigilance et de coopération.
