Un journaliste tué à Pacot : la presse haïtienne de plus en plus exposée à la violence

Le quartier résidentiel de Pacot, à Port-au-Prince, a une nouvelle fois été secoué par une explosion de violence, ce mercredi 23 avril 2025. Vers 11 heures du matin, un affrontement meurtrier a éclaté entre des membres du gang « Viv Ansanm » et des brigadiers de Canapé-Vert venus prêter main-forte à la Police nationale d’Haïti (PNH). Le bilan provisoire fait état de six morts, dont deux agents de sécurité et un journaliste.
Parmi les victimes, figure Germain Lucien, journaliste à Radio Megastar. Présent sur les lieux pour couvrir l’opération, il aurait été confondu avec un brigadier par les assaillants. Atteint par balle, il a succombé à ses blessures, devenant une nouvelle victime de la violence qui cible de plus en plus les travailleurs de l’information.

Dans un communiqué diffusé le lendemain, la PNH a précisé que l’intervention avait été appuyée par la CAT Team, une unité d’élite du Palais national. Plusieurs membres du gang auraient été tués, mais aucun détail précis n’a été fourni sur le nombre de blessés dans les rangs de la police ou des brigadiers.
Depuis plusieurs semaines, le réseau criminel « Viv Ansanm » impose un climat de peur dans ce quartier autrefois paisible. Les résidents, fatigués par l’insécurité constante, dénoncent l’incapacité des autorités à rétablir l’ordre. Les opérations menées, bien que musclées, ne semblent pas suffire à enrayer l’emprise de ces groupes armés.
La mort de Germain Lucien vient rappeler l’extrême vulnérabilité des journalistes haïtiens. En première ligne pour documenter la crise, nombre d’entre eux travaillent sans équipements de protection, dans des zones de guerre urbaine. Sa disparition tragique relance une fois de plus la nécessité urgente de protéger la presse dans ce contexte explosif.