La Police haïtienne adopte le “Lage Pye” face à l’absence de renforts
Depuis l’attaque meurtrière du Sous-Commissariat de Bon Repos le 29 février 2024, où cinq policiers ont perdu la vie, l’attente désespérée de renforts qui ne sont jamais arrivés a profondément ébranlé le moral de la Police haïtienne. Avec seulement un psychologue pour accompagner les milliers de membres de cette institution en ces temps difficiles, les policiers s’adaptent à l’apathie du Haut-Commandement en adoptant la tactique du “Lage Pye” – la fuite à l’annonce potentielle d’une arrivée imminente de gangs armés.
Lors de l’attaque contre le Pénitencier national le 2 mars, un policier a confié à Radio Graphie que les agents de l’APENA, chargés de la garde de la prison, ont tous déserté, laissant ainsi le champ libre aux criminels. Cette stratégie a été observée dans plusieurs endroits, notamment au Sous-Commissariat de Portail Léogane, où la police a évité un affrontement avec les bandits qui ont ensuite incendié les installations.
À Cabaret, des policiers ont été repérés fuyant la commune en direction de la ville de l’Arcahaie à l’annonce de l’arrivée des bandits de Canaan. Un paradoxe saisissant a émergé lorsque ces policiers, confiants dans la nouvelle stratégie du “Lage Pye”, ont utilisé un véhicule blindé mis à disposition du Commissariat pour leur fuite.
Cette stratégie de survie, adoptée en réponse à l’inaction du Haut-Commandement, a conduit à la perte de contrôle de plus de dix commissariats et sous-commissariats aux mains de gangs armés lors des récents actes de violence à Port-au-Prince.