Port-au-Prince, 29 juin 2025 – Durant le week-end des 28 et 29 juin, l’hôtel Montana a accueilli un atelier de sensibilisation sur le thème : « Les jeunes face au cyberharcèlement : prévenir et réagir ». Organisée par Finance Plus, en partenariat avec ONU Femmes, cette initiative a réuni plusieurs dizaines de participants venus s’informer, partager leurs expériences et acquérir des outils pour mieux comprendre et combattre le harcèlement en ligne.
Au cours des deux journées, différents intervenants sont intervenus pour aborder les multiples facettes du phénomène. Johanne Landrin a présenté les types de harcèlement – sexuel, moral, psychologique – et a mis l’accent sur le cyberharcèlement, qualifié de violence visant à « tuer vivant » les victimes. Selon elle, ce fléau découle souvent de la jalousie, de la vulnérabilité ou d’intérêts économiques. Elle a souligné la force que tire l’harceleur de l’anonymat et rappelé que beaucoup d’entre eux sont eux-mêmes d’anciennes victimes.
Dans son intervention, elle a décrit les conséquences du cyberharcèlement : humiliation, isolement, anxiété, dépression, épuisement psychologique, voire des tendances suicidaires. Pour s’en protéger, elle a conseillé de contrôler ses paramètres de confidentialité, de gérer qui peut entrer en contact avec soi, mais aussi de bloquer et signaler systématiquement les abuseurs.
Stéphanie Louis est revenue sur l’aspect politique et juridique de la question. Elle a évoqué les cas de diffamation, de faux profils, de doxing et a rappelé que le harcèlement en ligne constitue un acte transversal qui interpelle plusieurs institutions. Elle a recommandé de promouvoir une véritable culture numérique démocratique, où les usagers prennent conscience de leurs droits et responsabilités.
De son côté, Stéphana Dorval a insisté sur la prévention, en appelant les jeunes à limiter l’exposition de leur vie privée. « Se protéger ne signifie pas se cacher, mais choisir ce que l’on veut montrer », a-t-elle affirmé. Elle a également encouragé les participants à paramétrer correctement leurs comptes, éviter de partager trop d’informations personnelles, demander de l’aide en cas de problème et surtout à ne pas rester seuls face aux attaques.
L’intervenante a aussi mis l’accent sur l’importance de prendre soin de sa santé mentale, de signaler et documenter les abus, mais également de créer une culture du respect en ligne. Selon elle, les jeunes doivent être outillés pour se protéger, mais les adultes doivent aussi s’impliquer activement dans ce combat. Elle a conclu sur un message fort : « Le blocage n’est pas une faiblesse, c’est un super-pouvoir. Chacun a le droit d’exister en ligne. »
Cet atelier, marqué par des conférences, des échanges interactifs et des activités pratiques, a permis de renforcer les capacités des jeunes en matière de vigilance numérique. Avec cette initiative, Finance Plus et ONU Femmes entendent contribuer à l’autonomisation des nouvelles générations et à la construction d’un espace numérique plus sûr, plus inclusif et plus respectueux.