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En HAITI, personne n’est à l’abri, personne n’est en sécurité

En HAITI, personne n’est à l’abri, personne n’est en sécurité

Les agissements du Juge Dimanche illustrent clairement qu’en Haïti, nul n’est protégé, nul n’est en sécurité. Le système judiciaire, en faillite depuis longtemps, est un fait connu de tous. Nos prisons sont surpeuplées, remplies de personnes arrêtées sans preuves ni jugement, languissant sans espoir de libération.

L’affaire qui domine actuellement les réseaux sociaux et les médias concerne des mandats émis par le Juge Dimanche contre d’anciens présidents, premiers ministres et autres figures politiques. Bien que la majorité s’accorde sur l’illégalité de ces mandats, les autorités judiciaires, seules habilitées à se prononcer, restent étrangement silencieuses et absentes de la scène publique, tout en se conformant à la loi en privé.

Pourquoi ce silence face au public ? La réponse est simple : eux aussi se sentent menacés. En Haïti, soutenir la loi, surtout quand l’opinion publique est manipulée et l’instigateur des actions reste inconnu, est risqué. Prendre position publiquement pourrait les rendre cibles de mandats.

Notre célèbre adage « L’enquête se poursuit » reflète parfaitement notre système judiciaire. Le jugement initial se forme dans l’opinion publique. S’opposer à cette opinion, même sur des bases légales, équivaut à un suicide professionnel. Les dossiers sont donc relégués aux oubliettes.

Dans l’opinion publique, nous voulons voir « ces gens-là » punis pour des fautes que nous leur avons attribuées sans preuves. Pour nous, ils sont coupables, et tout jugement contraire provoquerait notre colère. Pourtant, souvent, ils ne sont pas coupables aux yeux de la loi. Nous refusons d’accepter cela, croyant connaître toute l’histoire à travers rumeurs et commérages. L’enquête continue souvent non pas par réticence à arrêter les coupables, mais par refus d’incarcérer des innocents.

Tant que nous ne comprendrons pas cela, tant que nous n’admettrons pas que l’opinion publique n’est ni juge ni jury et ne peut se substituer aux lois, nous resterons embourbés dans ce marasme. Reconnaître nos erreurs est difficile, surtout quand nos préjugés ont été exploités contre nous.

Notre système judiciaire est inefficace car nous avons entravé son fonctionnement, nous substituant à lui en tant que juge et jury, estimant notre opinion, ignorante des lois, supérieure à celle-ci. Par cette attitude, nous avons contribué à sa dégradation.

La justice doit pouvoir agir indépendamment de l’opinion publique. Nous devons cesser de confondre rumeurs et preuves, et être honnêtes avec nous-mêmes !

Cordialement,


Pascale Lamarre
Activiste
HaitiWatch

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