Les effets pervers de l’ordonnance scélérate du juge Dimanche
En émettant ce flot de mandats contre les anciens grands commis de l’Etat, Monsieur Al Duniel a jeté un pavé dans la marre. Les personnalités indexées dans cette saga doivent prendre très au sérieux cette pernicieuse démarche de ce juge qui a désormais mis en danger la vie de ces gens.
Et je suis certain que le juge Dimanche est bien conscient de sa méchanceté et de sa mauvaise foi. La justice, dit-on toujours, ne doit pas vivre de scandale mais elle en meurt.
En ordonnant à la DCPJ, à tous les commissariats de Police, aux agents de la force et même à de simples citoyens de procéder à l’arrestation de ces dignitaires, pose un acte politique qui peut se transformer en véritable bain de sang. Il y a un risque grave que cela ne se transforme en un mouvement « Bwa Kale ».
Les autorités compétentes doivent tout faire en toute urgence pour éviter cette catastrophe annoncée dans laquelle le pays risque de perdre gros. Le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire, le Conseil des Ministres, le Conseil Supérieur de la Police Nationale, le Ministre de la Justice et le doyen du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince doivent, au plus vite, prendre les mesures qui s’imposent en la circonstance afin d’éviter tout dérapage et mettre fin à cette vendetta personnelle que veut exécuter Monsieur Dimanche.
Les agents de la Police Nationale d’Haiti, cette institution républicaine, ne peuvent exécuter aucun ordre manifestement illégal et arbitraire. Ils ne peuvent pas non plus servir les causes personnelles d’un acteur politique quelqu’il soit. Les démarches actuelles de Monsieur Al Duniel Dimanche sont celles d’un acteur politique à la recherche d’une certaine visibilité et popularité à l’approche des élections à venir dans le pays.
Il est de notoriété publique que les juges d’instruction travaillent pour le compte du commissaire gouvernement, avocat né de la société et chef de la poursuite. C’est un B-A BA en droit.
C’est à travers eux que les juges en charge d’une instruction doivent adresser leurs requêtes qu’il s’agit de mandat de comparution, d’arrêt, d’amener ou encore de demande d’interdiction de départ auprès du Ministère de l’intérieur en charge de la Direction de l’immigration et de l’émigration.
Les dignitaires indexés et pour lesquels des mandats des mandats de comparution et aujourd’hui d’amener ont été décernés, n’ont été informés qu’à travers les réseaux sociaux. Le Journal en ligne ( Radio Télé Métronome semble être pour le Juge Dimanche le canal idéal pour atteindre ses cibles.
À notre connaissance, et jusqu’au moment de la rédaction de ce papier, aucun acte émanant du commissaire du gouvernement n’a a été signifié à ces dignitaires que le juge, dans sa dernière ordonnance qualifie de « hors la loi » .
Pire encore. Et c’est du jamais vu! Le juge Dimanche, en se transportant lui-même à la Direction Centrale de la Police Judiciaire ( DCPJ) pour remette les mandats, montre clairement qu’il poursuit un objectif politique.
Moi, je conseille aux gouvernement et au CSPJ d’agir instamment pour stopper cette dérive qui peut entraîner des effets en cascade et de graves conséquences dans la société.
Me Garaudy L. Toussaint
Expert en Sociologie du Développement,PHD
6 janvier 2024