Jocelerme Privert dénonce l’insécurité tout en faisant face à des accusations

Dans une déclaration diffusée le 23 février par son Bureau de communication, l’ancien chef d’État Jocelerme Privert a exprimé une vive inquiétude face à la recrudescence des violences dans le pays. Le document pointe du doigt une série d’actes brutaux – meurtres, viols et vols – qui font de nombreuses victimes innocentes et appelle à une réaction urgente des autorités pour rétablir l’ordre. « Le peuple haïtien vit dans la terreur. Cette situation ne peut plus durer », y est-il clairement affirmé.
Cependant, alors qu’il condamne fermement l’insécurité, Privert se trouve lui-même la cible d’attaques. Dans sa note, il fustige des « campagnes diffamatoires » circulant sur les réseaux sociaux, qu’il qualifie de « tissu de mensonges » visant à salir sa réputation. Selon lui, ces allégations proviendraient d’un individu « animé d’une folie dépassant le stade de la névrose ». Tout en rejetant ces rumeurs qu’il juge motivées par des intérêts politiques, l’ancien président s’interroge sur les véritables intentions de ses détracteurs et réaffirme son attachement aux valeurs démocratiques.

Les critiques à son encontre ne se limitent pas aux réseaux sociaux. En janvier 2024, l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) avait mis en cause Privert pour une supposée complicité dans des faits de corruption survenus lors de sa transition présidentielle en 2016, accusation qu’il a vigoureusement dénoncée comme une persécution politique. De plus, en février 2023, le gouvernement canadien avait inscrit son nom sur une liste de personnalités soupçonnées de liens avec des gangs armés, accusation à laquelle il a répliqué avec fermeté : « Je n’ai jamais collaboré avec ces groupes. »
Au cœur d’un climat de violence généralisée, ces controverses viennent entacher l’héritage de l’ancien dirigeant. Tandis qu’il affirme « se battre pour la démocratie et le bien-être du peuple haïtien », une partie de l’opinion publique questionne la sincérité de ses priorités, se demandant si son combat est véritablement dirigé contre l’insécurité ou s’il ne s’agit que d’une défense de son image personnelle.