Port-au-Prince, le 20 octobre 2025 – Dix-huit mois après la mise en place du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), le Bureau de suivi de l’accord de Montana (BSA) déclare officiellement n’entretenir aucun dialogue avec cette structure. L’annonce a été faite par Jacques Ted Saint Dic, membre influent du BSA, qui dénonce un échec total de la transition politique et la détérioration continue des conditions de vie en Haïti.
Intervenant à l’émission Panel Magik sur les ondes de Magik9, l’économiste a affirmé que les échanges entre le BSA et le CPT sont inexistants, hormis quelques discussions restreintes entre membres du pouvoir. « Il n’y a aucun rapport entre nous, sinon quelques échanges entre initiés. C’est entre eux, à l’intérieur du pouvoir, qu’ils discutent en tant que bénéficiaires du système », a-t-il déclaré avec amertume.
Selon Saint Dic, le Bureau de suivi de l’accord de Montana, représenté au sein du CPT par Smith Augustin, a choisi de prendre ses distances face à ce qu’il qualifie d’« échec manifeste » de la structure présidentielle composée de neuf membres. Il a rappelé que le mandat du Conseil prendra fin le 7 février 2026, tout en appelant les différents secteurs de la société à s’unir pour construire une alternative crédible.
« Nous n’avons pas de date appelée 7 février, mais une date appelée échec des dirigeants du CPT », a lancé l’économiste, plaidant pour une solution politique nationale capable de sortir le pays de l’impasse actuelle.
Le représentant du Montana a également dénoncé ce qu’il considère comme la « mise sous tutelle formelle d’Haïti » à travers les récentes résolutions de l’OEA et de l’ONU. Il critique notamment la transformation de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMS) en Force de Répression des Gangs (FRG), une décision du Conseil de sécurité des Nations Unies.
« La tutelle est désormais officielle, mais nous continuons à lutter contre elle. Notre objectif est de proposer une alternative à la fois à cette tutelle internationale et au pouvoir en place », a-t-il insisté.
Alors que la crise sécuritaire et humanitaire s’aggrave, les divisions s’approfondissent au sein même des secteurs représentés au panel présidentiel. Plusieurs acteurs reconnaissent désormais, implicitement ou ouvertement, l’échec de la transition en cours.
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