Le Comité d’Initiative de la Transition (CIT) tire la sonnette d’alarme face à ce qu’il considère comme une offensive coordonnée pour prendre le contrôle des institutions stratégiques chargées de la lutte contre la corruption, de la gestion des fonds publics et de la sécurité nationale. Selon l’organisation, cette dynamique fragilise l’État de droit et compromet l’indépendance des organes de contrôle dans un contexte déjà marqué par la violence et l’instabilité.

La révocation récente du Directeur général de la Police nationale d’Haïti, Normal Rameau, intervient seulement quelques jours après l’arrestation de l’ex-sénateur Nenel Cassy, accusé de collusion avec des gangs armés. Pour le CIT, ce départ, loin de renforcer l’efficacité des forces de l’ordre, alimente des doutes sur les véritables intentions du pouvoir. L’organisation y voit un geste qui pourrait s’inscrire dans une stratégie plus large visant à affaiblir les contre-pouvoirs.
Dans la même veine, le CIT dénonce le projet de limogeage du coordinateur de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), Hans Ludwig Joseph, considéré comme un acteur clé dans les enquêtes sur des affaires sensibles impliquant des responsables politiques et des acteurs économiques influents. Son éviction potentielle serait, selon le comité, un signal inquiétant d’une volonté d’étouffer des dossiers compromettants.
Face à l’accumulation de décisions jugées opaques et inquiétantes, le CIT appelle la société civile, les institutions nationales et internationales, ainsi que l’ensemble des citoyens, à rester vigilants et à s’opposer à toute tentative de mainmise politique et économique sur les structures judiciaires et sécuritaires du pays.