le RNDDH accuse le Conseil Présidentiel de Transition de dilapidation massive des fonds publics

Dans un rapport accablant publié le vendredi 25 avril 2025, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) dénonce une gestion désastreuse du Trésor public par le Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Intitulé « Mauvaise gouvernance, insécurité, corruption et impunité », le document brosse un portrait sévère d’une transition rongée par les privilèges excessifs et le détournement systématique des ressources.

À Port-au-Prince, ce 26 avril 2025, le rapport pointe du doigt la violation flagrante du décret du 23 mai 2024, censé limiter les avantages des conseillers présidentiels et interdire toute implication de leurs proches dans la gestion publique. Selon le RNDDH, ces directives ont été largement ignorées, alors que le pays s’enfonce dans une crise économique et sécuritaire sans précédent.
Un coût astronomique pour l’État
Le RNDDH détaille des avantages financiers jugés exorbitants : 225 000 gourdes de salaire mensuel par conseiller, 75 000 gourdes de frais de fonctionnement, 400 000 gourdes pour une résidence secondaire, 500 000 gourdes en cartes téléphoniques, 4,5 millions de gourdes pour des « frais d’intelligence », 300 000 gourdes de carburant, et 2,5 millions de gourdes sous forme de carte de débit. À cela s’ajoutent 500 000 gourdes attribués au conjoint, 75 000 gourdes pour l’achat d’un réfrigérateur, 925 000 gourdes pour la nourriture, ainsi qu’une allocation supplémentaire de 3,5 millions de gourdes pour les repas. Au total, un conseiller coûterait près de 10 millions de gourdes par mois, soit plus d’un milliard de gourdes par an pour l’ensemble du CPT.
Une présidence fragilisée par des scandales
La rotation prévue entre les conseillers Edgard Leblanc Fils, Leslie Voltaire, Smith Augustin et Louis Gérald Gilles n’a pas pu être respectée, souligne le RNDDH. Les scandales de corruption, notamment à la Banque Nationale de Crédit (BNC), auraient poussé Smith Augustin et Louis Gérald Gilles à renoncer à exercer la présidence.
Des nominations sous influence
Le rapport met également en lumière un vaste système de marchandage autour des nominations publiques. Ministères, directions générales et délégations départementales auraient été attribués non selon des critères de compétence, mais en fonction des intérêts et des affiliations politiques des secteurs représentés au sein du CPT.
Un appel à sauver le pays de l’effondrement
Face à ce qu’il qualifie de « gestion chaotique », le RNDDH presse les autorités de rompre immédiatement avec ces pratiques, afin d’éviter un effondrement institutionnel encore plus profond et d’ouvrir la voie à une gouvernance fondée sur la transparence et la responsabilité.