DE QUI RÊVEZ-VOUS?

Le rêve, est une seconde vie dit le poète. Ça m’embête moi, ça m’embête parce que ça passe pas du tout comme ça dans ma tête. Je serais même tentée d’affirmer que le rêve est une première vie qui précède et succede à celle que je vie.
Pour vous le confirmer demandez vous de quel côté se situe le mensonge. J’ai la vive impression que nos rêves ne mentent pas, ils révèle le fond de chaque être, sa substance. Freud définit le rêve comme réalisation de désir. Vous êtes privés de fraises donc vous rêvez en train de manger des fraises. Vous avez du mal a aborder votre voisine, vous la retrouvez dans vos rêves exposée dans la vitrine d’un magasin de dépôt vente.
Donc à première vue, le rêve nous ouvre le champ des possibles. Il fait triompher le principe de plaisir sur le principe de réalité. Mais si vous vous creusez un peut plus vous verrez que vous avez encore plus de pouvoir dans la réalité que dans vos rêves. Dans la réalité vous ne subissez pas toujours, alors que dans vos rêves vous ne faites que ça, subir.
Cela revient à dire que nos songes sont les mêmes que nous-mêmes. Ce qui nous change dans la réalité ce sont nos mensonges. Donc pour le formuler autrement, dans le rêve nous paraissons tels que nous sommes, alors que dans la réalité nous sommes pas tels que nous paraissons.
Cessons donc de nous mentir. Conclusion, dis moi de quoi tu rêves et je te dirai qui tu es. Deuxième volet ou deuxième envolée, si le rêve était réalisation de désir, pourquoi aucun d’entre nous n’y réalise tous ses désir les plus doux comme les plus fous.
Réponse, parce que ce n’est pas le cas. L’inaccessible nous reste inaccessible. Tout se passe toujours à la jointure de l’abîme et du sublime, il y a un mais à chaque fois que l’on s’approche du sommet, le summum, non, non, non, on ne l’atteint jamais. Et pourtant rien ne nous empêche de l’atteindre sinon notre propre incapacité, notre propre cécité.
Dans la réalité, certains se croient parfois imbattables, invulnérables et c’est dans le rêve qu’ils se révèlent vulnérables, misérable. C’est le fond de l’être qui se moque de toutes les formes de paraître. Un sous homme ne se verra jamais en rêve comme un sur homme, alors dans la réalité si. Et ça, ça va à l’encontre de son postulat de basse a savoir que le rêve n’est pas et ne peut pas être réalisation de désir, sinon tout homme passerait le temps à rêver d’être Dieu en personne.
Freud a changé la donne et propose une autre définition du rêve comme réalisation déguisée d’un désir refoulé. Et c’est tellement déguisé que personne ne se retrouve ce qu’il a misé ou visé…