Nuit de terreur à Pétion-Ville : Frères, Meyotte, Diègue et Fort-Jacques secoués par une vague de violence armée

La nuit du jeudi 17 au vendredi 18 juillet a plongé plusieurs quartiers de Pétion-Ville dans l’angoisse et la panique. Dès 10 heures du soir, des tirs nourris ont retenti à l’impasse Gracien, non loin de l’Académie de police sur la route de Frères. Des hommes lourdement armés, identifiés comme membres du gang Kraze Baryè, ont attaqué des zones habitées, semant la terreur dans la population. L’écho des rafales a résonné jusque dans les hauteurs de la commune.

À Fort-Jacques, une offensive a également été lancée par les bandits dans la nuit. Mais cette fois, une riposte farouche a été opposée. Des affrontements ont éclaté entre les criminels, des brigadiers communautaires et des agents de la PNH. Les échanges de tirs ont duré jusqu’à 4 heures du matin, marquant l’une des nuits les plus longues de ces derniers mois. Grâce à une coordination entre les habitants, les brigades de vigilance et les forces de l’ordre, l’assaut a été contenu dans plusieurs zones.
Cependant, de nombreux quartiers ont subi de lourdes conséquences. À Meyotte, Tunnel, Diègue Mariaman, François, Corvette et tout au long de la route de Frères, des familles entières ont dû fuir précipitamment leur domicile. Des déplacés ont été signalés, des maisons abandonnées, et des victimes seraient à déplorer. L’État, une fois encore, semble dépassé par la capacité de nuisance de ces groupes criminels, qui opèrent en toute impunité à quelques mètres des institutions de sécurité.

Et pourtant, c’est dans ce contexte de chaos que le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a fait son retour triomphal au pays hier, accueilli par des applaudissements soigneusement orchestrés à l’aéroport. Tandis qu’il vantait les retombées de sa tournée aux États-Unis, les gangs, eux, faisaient la démonstration sanglante de leur pouvoir. Une mise en scène officielle qui contraste violemment avec la réalité vécue par des milliers d’Haïtiens abandonnés à leur sort.