Le mouvement étudiant UEH REVEYE se présente comme un rempart face à ce qu’il décrit comme une tentative de mise sous tutelle du pouvoir exécutif par un cercle d’oligarques. Les étudiants dénoncent la présence d’Alix Didier Fils Aimé à la primature et de Laurent Saint-Cyr à la coordination du Conseil présidentiel de transition (CPT), qu’ils assimilent à un véritable « DAPIYANP », un complot organisé contre la nation.

Lors de la conférence, c’est Dorcenat Johanna qui a annoncé les grandes lignes des revendications étudiantes, avant de céder la parole à Clifford Romain, ethnologue, qui a vivement critiqué le rapprochement entre le secteur économique et le pouvoir politique. « L’économie ne peut pas se marier avec la politique », a-t-il martelé, appelant la population à se mobiliser contre ce projet jugé néfaste pour l’avenir du pays. Les étudiants exhortent également les universités et les forces vives de la nation à s’unir pour élaborer un accord inclusif, au service de la souveraineté nationale.

Clifford Romain a replacé la crise actuelle dans une perspective historique, rappelant que depuis l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines, les élites économiques n’ont jamais prôné une politique d’inclusion, excluant systématiquement la jeunesse et les couches défavorisées. Pour lui, le CPT incarne la continuité de cette logique : après quatorze mois, il n’a pris aucune décision pour endiguer l’insécurité généralisée qui gangrène le pays. « C’est un complot organisé pour maintenir le peuple dans la misère et protéger les intérêts de quelques-uns », a-t-il affirmé.

Dans la continuité, Hérold Siméon a enchaîné en dénonçant les conditions de vie de la population, assimilée à « des bêtes », et en exigeant un retour immédiat à l’ordre constitutionnel et institutionnel. Pour UEH REVEYE, Haïti, en tant que nation souveraine, ne peut continuer à être gouvernée sur la base « d’accords entre petits amis », mais doit renouer avec une gouvernance réellement démocratique et inclusive.