Amnesty International dénonce à nouveau les politiques migratoires racistes en République Dominicaine

La République Dominicaine est une fois de plus pointée du doigt par Amnesty International pour ses politiques migratoires jugées discriminatoires à l’égard des Haïtiens et des Dominicains d’origine haïtienne. Dans un communiqué publié ce vendredi, l’organisation de défense des droits humains a dénoncé un « racisme structurel » qui alimente un climat de peur et de répression dans le pays voisin d’Haïti.

Une situation alarmante
Amnesty International a réitéré ses critiques envers les autorités dominicaines, les appelant à respecter leurs obligations internationales en matière de droits humains. Ana Piquer, directrice des Amériques au sein de l’organisation, a insisté sur la nécessité de protéger les défenseurs des droits des migrants haïtiens et des Dominicains apatrides d’origine haïtienne, qui sont de plus en plus menacés.
Selon l’organisation, les politiques migratoires dominicaines ont instauré un climat hostile dans les bateyes, ces communautés où vivent principalement des migrants haïtiens et leurs descendants. « Les autorités dominicaines doivent mettre fin aux pratiques discriminatoires, aux expulsions collectives et au profilage racial des Noirs », a souligné Amnesty International.
Des expulsions massives et des violations des droits
Cette nouvelle mise en garde survient cinq mois après l’intensification des expulsions de migrants haïtiens en République Dominicaine. Le président Luis Abinader avait ordonné le renvoi hebdomadaire de 10 000 ressortissants haïtiens, une directive qui a conduit à des déportations dans des conditions jugées inhumaines. De nombreux Haïtiens, y compris ceux disposant de documents légaux, ont été arrêtés et renvoyés de force en Haïti, un pays plongé dans une crise sécuritaire sans précédent.
Amnesty International exhorte donc les autorités dominicaines à cesser toute politique favorisant la discrimination raciale et les violations des droits des migrants. L’organisation appelle également à garantir la nationalité aux Dominicains d’origine haïtienne devenus apatrides à la suite de la décision controversée de la Cour constitutionnelle en 2013.
Alors que les tensions entre les deux nations persistent, cette nouvelle dénonciation d’Amnesty International relance le débat sur la situation des migrants haïtiens en République Dominicaine et les violations des droits dont ils sont victimes.