Attaque de Kenscoff : une jeune femme arrêtée pour complicité avec les gangs, des policiers sous enquête

Après l’attaque armée survenue à Kenscoff dans la nuit du vendredi 11 au samedi 12 avril 2025, qui a laissé au moins cinq policiers blessés et un agent porté disparu, la Police Nationale d’Haïti (PNH) a annoncé ce dimanche l’arrestation d’une jeune femme accusée d’avoir participé au guet-apens tendu aux forces de l’ordre.
Selon les premières informations communiquées par les autorités policières, l’attaque a été soigneusement planifiée par un groupe de criminels armés qui auraient utilisé des femmes pour piéger les agents affectés à la surveillance de la localité de Godé, dans la commune de Kenscoff. Détournés de leur mission, les policiers auraient quitté leur poste et abandonné leur arsenal dans les véhicules de service pour passer la nuit dans des maisons du secteur, facilitant ainsi l’attaque.

La jeune femme arrêtée, identifiée comme Taina Derilus, est soupçonnée d’avoir servi de liaison entre les policiers et les femmes impliquées, sur instruction des bandits. Elle aurait activement participé à la mise en place du piège. Elle est actuellement en garde à vue et devrait être entendue prochainement par les autorités judiciaires.
Le porte-parole adjoint de la PNH, Lionel Lazarre, a confirmé l’interpellation de la suspecte tout en précisant que les agents impliqués dans cet acte de négligence grave feront également face à des sanctions. Cependant, leurs identités n’ont pas encore été rendues publiques, et aucune mesure disciplinaire n’a été officiellement annoncée jusqu’à présent.
L’incident soulève une fois de plus de sérieuses questions sur la discipline, l’encadrement et la vulnérabilité interne de la PNH face à des groupes de plus en plus organisés et déterminés. Les armes et munitions subtilisées n’ont pas encore été récupérées, accentuant les inquiétudes des habitants de Kenscoff déjà traumatisés par cet assaut.
L’enquête suit son cours alors que la pression s’accentue sur la hiérarchie policière pour des réponses concrètes à cet échec sécuritaire.