la CARICOM et les États-Unis dénoncent une tentative de coup de force et appellent à un renforcement du soutien international

Alors que la violence des groupes armés s’intensifie à Port-au-Prince, mettant en péril le fragile processus de transition politique en Haïti, la Communauté des Caraïbes (CARICOM) et les États-Unis haussent le ton. Dans une déclaration conjointe diffusée ce samedi, la CARICOM a fermement condamné ce qu’elle qualifie de « tentative inacceptable de renversement de l’ordre transitoire » en place dans le pays.
Les chefs de gouvernement des États membres de la CARICOM ont exprimé leur « profonde inquiétude » face à cette nouvelle escalade, qui menace directement le processus électoral prévu pour aboutir à des élections générales d’ici le 7 février 2026. La communauté régionale met en garde contre les conséquences humanitaires dévastatrices d’un affaiblissement des institutions haïtiennes dans un contexte déjà critique.

Selon les données les plus récentes de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus d’un million de personnes sont actuellement déplacées à l’intérieur du pays, dont 60 000 rien qu’au mois de mars. « Une détérioration supplémentaire de la situation sécuritaire ne ferait qu’aggraver la souffrance des populations vulnérables », avertit la CARICOM.
En réponse à cette crise, la CARICOM annonce le renforcement de ses consultations diplomatiques avec les autorités haïtiennes et les partenaires internationaux, notamment pour appuyer les efforts des forces de sécurité nationales et de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS) dirigée par le Kenya.
De leur côté, les États-Unis ont confirmé leur appui à la déclaration de la CARICOM ainsi qu’au Conseil présidentiel de transition haïtien. À l’issue d’une réunion entre le département d’État américain et la Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, actuelle présidente en exercice de la CARICOM, Washington a renouvelé son soutien à la MSS et réitéré son engagement en faveur de la stabilité politique dans la région.
Dans ce climat d’incertitude, les appels à la solidarité régionale et internationale se multiplient, mais la trajectoire du pays demeure fragile, entre pressions internes, instabilité armée et équilibres politiques précaires.