Massacre à Kenscoff : plus de 262 morts, des viols et des maisons incendiées, selon BINUH

Port-au-Prince, 7 avril 2025 — Le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) ont dressé un bilan glaçant des récentes attaques perpétrées par la coalition criminelle “Viv Ansanm” à Kenscoff. Dans un communiqué publié ce lundi, les deux entités onusiennes rapportent au moins 262 morts et 66 blessés, faisant de cet assaut l’un des plus meurtriers de ces derniers mois dans la région métropolitaine.

Parmi les victimes, 53 % étaient des civils, tandis que 47 % seraient liés aux groupes armés impliqués dans les affrontements. Les Nations Unies qualifient ces attaques de “brutalité extrême”, menées avec l’objectif clair d’installer un climat de terreur parmi la population.

Des femmes, des enfants et des hommes ont été abattus dans leurs maisons, d’autres exécutés alors qu’ils fuyaient, leurs corps ensuite brûlés. Le communiqué fait également état de violences sexuelles, notamment des viols sur des femmes et jeunes filles, lors de ces raids sanglants. Environ 200 maisons ont été incendiées ou détruites et plus de 3 000 personnes ont dû abandonner leurs foyers pour échapper au carnage.
Selon le BINUH et le HCDH, l’offensive menée par « Viv Ansanm » vise à étendre l’emprise de la coalition sur les zones montagneuses de Kenscoff, dans le but stratégique de fragiliser davantage la commune de Pétion-Ville et les institutions étatiques. « Ces actes visent à affaiblir les autorités et à élargir l’influence des gangs dans des zones jusque-là épargnées », précise le communiqué, citant la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies en Haïti, Maria Isabel Salvador.
Ce nouveau massacre s’inscrit dans une spirale de violence insoutenable qui continue de ravager Haïti, au détriment d’une population civile qui, chaque jour, voit son droit fondamental à la vie et à la sécurité foulé aux pieds.