Répression policière à Port-au-Prince : Un manifestant tué lors d’une protestation contre l’insécurité

Au lendemain d’une manifestation organisée pour dénoncer l’escalade de la violence dans la région métropolitaine de Port-au-Prince et plusieurs villes de province, de nombreuses voix s’élèvent contre la répression brutale exercée par les forces de l’ordre pour disperser les protestataires.
Une dispersion violente
Alors que les manifestants tentaient de se rendre au Villa d’Accueil pour exprimer leur colère face à l’inaction des autorités, la police a eu recours à des gaz lacrymogènes et à des tirs à balles réelles, créant un climat de panique. Lors de cette intervention musclée, deux protestataires ont été blessés, dont Elibert Idovic, membre de la brigade de vigilance de Canapé-Vert.
Un décès tragique
Atteint par balle alors qu’il revendiquait une meilleure protection contre les gangs, Elibert Idovic a succombé à ses blessures après avoir été transporté en urgence à l’hôpital. Son décès illustre le paradoxe d’une force publique plus prompte à réprimer les citoyens désarmés qu’à affronter les groupes criminels qui terrorisent quotidiennement la population.
Des soins inaccessibles
Selon des témoins, Idovic n’a pas pu recevoir de soins immédiats en raison du manque de personnel médical dans un centre hospitalier de Canapé-Vert. Ses proches ont dû l’emmener d’urgence dans plusieurs établissements avant de trouver une prise en charge adéquate, un parcours éprouvant alors qu’il perdait énormément de sang.
L’autre victime, dont l’identité n’a pas encore été révélée, est toujours hospitalisée, et son état serait stable selon les informations obtenues auprès de ses proches.
Cette répression soulève de nombreuses interrogations sur la gestion sécuritaire en Haïti, où la population, laissée à elle-même face aux gangs, se voit en plus confrontée à une violente répression lorsqu’elle tente de faire entendre sa voix.