Relocalisation de la justice : une solution temporaire face à la crise persistante

Le président du Conseil présidentiel de transition (KPT), Fritz Alphonse Jean, accompagné de plusieurs hauts responsables de l’État, dont le conseiller-président Leslie Voltaire, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, le ministre de la Justice Patrick Pélissier et le président de la Cour de cassation Jean Joseph Lebrun, a inauguré le nouveau local du Tribunal de Première Instance (TPI) de Port-au-Prince, désormais installé à Delmas 75.
Présentée comme un pas en avant dans l’amélioration de l’accès à la justice, cette relocalisation s’inscrit pourtant dans une dynamique plus large où l’État se contente de déplacer les institutions au lieu d’apporter des solutions durables à la crise sécuritaire qui gangrène le pays. Alors que l’insécurité paralyse la capitale, la réinstallation du tribunal ne résout en rien les défis structurels du système judiciaire, affaibli par l’absence de moyens et la précarité des magistrats

Le ministre de la Justice, Patrick Pélissier, a reconnu la nécessité d’imposer l’ordre, annonçant l’arrivée de nouveaux équipements pour la police. Cependant, ces annonces restent insuffisantes face à une situation où les forces de l’ordre peinent à contenir l’influence des groupes armés. Malgré la présence de la mission multinationale, l’État haïtien n’a toujours pas mis en place une stratégie claire pour reprendre le contrôle du territoire et garantir un retour effectif à la normalité.

Cette relocalisation du tribunal illustre une gestion de crise axée sur des solutions provisoires plutôt que sur des réformes structurelles. En l’absence d’un plan concret pour restaurer la sécurité et assurer l’indépendance de la justice, ces initiatives risquent de rester symboliques, laissant les justiciables face aux mêmes défis qu’avant.